Année académique 2023-2024 2Q
Bruxelles (Woluwé)
VAN OEKEL André
Jour mardi 10:00-12:00
Nombre de séances 7 (Ma.20/02/2024,Ma.12/03/2024,Ma.26/03/2024,Ma.02/04/2024,Ma.09/04/2024,Ma.16/04/2024,Ma.23/04/2024)
125.00 €
1. Une grande violoniste de notre temps : Janine Jansen
Née aux Pays-Bas dans une famille de musiciens, Janine Jansen est l’une des violonistes les plus réputées de la scène classique actuelle, tant dans le répertoire avec orchestre que dans celui de musique de chambre.
Elle a commencé l’étude du violon dès l’âge de six ans et compte ensuite Philippe Hirschorn et Boris Belkin parmi ses professeurs. Elle se produit pour la première fois en concert en 1997 avec le Concertgebouw d’Amsterdam. Depuis elle est invitée à se produire avec les plus grands orchestres et à collaborer avec de nombreux musiciens de grande qualité.
2. Une voix rare : la voix d’alto
Voix féminine la plus grave, la voix d’alto est aussi une voix assez rare. Elle exploite les sonorités sombres des voix de femmes. Le terme « alto » concerne surtout les voix de femmes plus graves par distinction de « soprano » dans les chœurs. Le terme « contralto » s’applique plutôt pour les voix de femmes solistes.
Présente à l’opéra, la voix d’alto ou de contralto se fait aussi entendre dans le répertoire du lied et de la mélodie. Après Maureen Forrester et Kathleen Ferrier hier, ce sont, par exemple, les voix de Nathalie Stutzmann, Sara Mingardo ou Marie-Nicole Lemieux aujourd’hui.
3. Deux concertos venus du Nord : Grieg (piano) et Sibelius (violon)
Compositeur important et emblématique de la musique de son pays, la Norvège, Edvard Grieg nous a laissé un Concerto pour piano qui n’a cessé de se maintenir au répertoire des grandes œuvres concertantes du XIXe siècle. Composé en 1868, ce concerto est souvent comparé à celui de Schumann (même tonalité, même type d’introduction avec une descente en accords du piano).
Le Concerto pour violon du compositeur finlandais Sibelius, composé en 1903 et 1904 puis révisé en 1905, est l’un des plus joués parmi les grands concertos du XXe siècle. « J’ai trouvé de magnifiques thèmes pour le concerto pour violon », ajoutant « ils ont un tel potentiel de développement !». Le climat général est assez sombre. La création de la version révisée fut dirigée par Richard Strauss à Berlin.
4. L’expression de la douleur en musique
L’expression de la douleur en musique prend des formes bien différentes en fonction de la sensibilité des différentes époques et de circonstances spécifiques.
« Que ce soit à l’opéra, dans la chanson traditionnelle ou même le jazz, le « lamento » s’est frayé un passage tout au long de l’histoire de la musique entre musique vocale et instrumentale » (France Musique). Lamentation profane ou religieuse, le lamento traduit un sentiment de mélancolie et de tristesse. Après les « déplorations » médiévales et renaissantes, le chant à caractère plaintif et douloureux en explore les ressources expressives dans le madrigal puis dans l’opéra baroque. Ensuite, on retrouvera cette expression de la douleur » bien présente dans le langage symphonique, concertant et choral jusqu’à nos jours.
5. Les grands chœurs d’aujourd’hui
A la fin de la période baroque, Haendel a composé des oratorios dans lesquels interviennent de grands chœurs, initiant une tradition qui reste bien actuelle en Angleterre. Au XIXe siècle, les chœurs deviennent de véritables personnages à l’opéra, ils imprègnent la musique sacrée (de Berlioz à Bruckner) mais aussi le monde symphonique (de Beethoven à Mahler).
Le terme « chœur » s’identifie à des ensembles de chanteurs de niveau professionnel tandis que le mot « chorale » correspond à des groupes de chanteurs amateurs, parfois encadrés par des chanteurs plus aguerris.
6. Rachmaninov et Prokofiev, contemporains et si différents
Ces deux compositeurs quasi contemporains (à une demi-génération près) partagent le même prénom – Sergueï – et ont grandi dans un environnement favorable à la musique. Tous deux sont pianistes et compositeurs, ayant quitté la Russie en 1917 lors de la révolution. Plus tard, le premier s’exilera aux Etats-Unis tandis que le second regagnera son pays, subissant alors les pressions du régime stalinien.
Une mise en perspective traditionnelle de ces deux grands musiciens fait de Rachmaninov un compositeur postromantique qui ferme une époque et de Prokofiev un moderne qui en ouvre une
nouvelle. Ne faudrait-il pas nuancer quelque peu ?
7. Tchaïkovski : Eugène Onéguine
Eugène Onéguine est sans doute l’œuvre la plus populaire du répertoire lyrique russe. Tchaïkovski s’est inspiré de quelques scènes d’un « roman en vers » de Pouchkine pour proposer une collection de gravures romantiques et lyriques. Le motif de Tatiana, l’héroïne de l’opéra, est un thème conducteur qui en assure l’unité. Au cœur de ces « scènes lyriques », « la musique y est tout entière au service de l’expression des sentiments des personnages et laisse à l’orchestre le soin d’en unifier le langage par des thèmes obsessionnels d’une grande subtilité » (programme de La Monnaie). L’argument d’Eugène Onéguine touche plus aux portraits psychologiques des personnages – des êtres humains frustrés, jouets du fatum – qu’à un récit linéaire traditionnel !
Notes de synthèse. Illustrations en audio-visuel.