3 jours d’apports et d’échanges avec Dominique Collin & Jean-Marc Onkelinx
Pour le philosophe Arthur Schopenhauer, faire ou écouter de la musique, c’est philosopher sans le savoir. Ainsi, si en philosophie, une des énigmes les plus difficiles à élucider est celle du temps, en musique le temps nous apparaît accordé à une perception intime, plus profonde et plus vraie que celle du temps de nos horloges après lequel nous courons. Car la musique, ce n’est rien d’autre que du temps vécu qui conjugue des phénomènes d’attente, de retard et d’étirement ; de rappel, d’anticipation et de contraction ; des relations d’antériorité, de postériorité et de simultanéité ; des jeux de la mémoire (annonces, réminiscences et retours) ; des effets de vitesse, de surprise et de tempo. Et si la musique est le temps même, différentes formes musicales expriment différentes manières de percevoir le temps. Le temps de Bach n’est pas celui de Schubert, ni celui de Beethoven ou de Messiaen. Bref, en nous le faisant entendre autrement, la musique nous aide à comprendre ce qu’est le temps et, peut-être, à mieux vivre accordé au temps du devenir propre de chacun.